Rehausseur de toilette : est-il remboursé par la sécurité sociale en France ?

1 200 euros. C’est le montant moyen dépensé chaque année par un senior pour adapter son logement à la perte d’autonomie. Derrière ce chiffre, une réalité : chaque équipement compte, et le rehausseur de toilette n’y échappe pas.

La prise en charge des dispositifs médicaux d’aide à la toilette par l’Assurance Maladie ne s’applique pas systématiquement à tous les équipements. En France, seuls certains modèles, codifiés par la Liste des Produits et Prestations Remboursables (LPP), peuvent faire l’objet d’un remboursement, sous conditions strictes.

Des démarches précises, impliquant une prescription médicale et le respect de critères techniques, conditionnent l’obtention d’un soutien financier. La distinction entre produits homologués et dispositifs vendus librement en pharmacie ou sur internet génère régulièrement des incompréhensions.

À quoi sert un rehausseur de toilette et qui peut en avoir besoin ?

Le rehausseur de toilette joue un rôle clé pour de nombreux adultes. Son principe est simple : rehausser l’assise des toilettes de quelques centimètres pour rendre les transferts plus aisés et limiter l’effort lors de l’assise ou du lever. Cette aide vise à préserver l’autonomie et à sécuriser l’usage des sanitaires, surtout pour ceux dont la mobilité est réduite.

Les bénéficiaires sont multiples. On pense d’abord à la personne âgée, fragilisée par une perte de force musculaire ou une maladie chronique, qui trouve grâce à cet accessoire un appui fiable au quotidien. Après une chirurgie orthopédique, par exemple une prothèse de hanche, le recours à un rehausseur adulte s’avère pertinent. Ceux atteints de troubles neurologiques comme la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson y trouvent aussi un moyen efficace de réduire les risques de chute.

Certains modèles sont dotés d’accoudoirs pour un soutien supplémentaire, d’autres sont pensés pour s’adapter à un fauteuil roulant ou se combiner à un cadre de toilettes. Leur installation reste rapide et la plupart sont compatibles avec les cuvettes standard en France.

Voici les principaux atouts de ce dispositif :

  • Maintien de l’autonomie lors de l’accès aux toilettes
  • Réduction des risques de chute
  • Soutien pendant la période de convalescence après une opération
  • Adaptation à des besoins spécifiques (fauteuil roulant, fauteuil releveur, fauteuil coquille)

L’offre s’est étoffée pour répondre à toutes les situations. Le rehausseur de toilettes pour personne âgée existe en plusieurs hauteurs, avec ou sans couvercle, en version amovible ou fixe. Avant de choisir, il faut tenir compte de l’espace disponible et de l’état de santé de l’utilisateur pour trouver la solution la plus pertinente.

Remboursement par la Sécurité Sociale : ce que dit la réglementation en France

Le rehausseur de toilette, bien qu’il fasse désormais partie des équipements courants de maintien à domicile, n’apparaît pas sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) de l’Assurance Maladie en France. Aucune référence de code LPP n’est attribuée à ce type de matériel. Autrement dit, il n’existe pas de possibilité de remboursement par la Sécurité sociale, même avec une prescription médicale détaillée. Cette règle ne fait pas d’exception, qu’il s’agisse d’un modèle avec ou sans accoudoirs, d’un achat post-opératoire ou pour une maladie chronique.

En conséquence, le coût du rehausseur reste entièrement à la charge de l’utilisateur, que ce soit pour une utilisation à domicile ou en établissement spécialisé. Les distributeurs de matériel médical peuvent proposer ces équipements aux personnes âgées ou aux personnes en situation de handicap, mais l’Assurance Maladie ne participe pas au financement. Certaines mutuelles ou caisses de retraite accordent parfois une aide, après étude du dossier, selon leurs propres critères. Il est donc utile de se rapprocher de sa complémentaire santé pour explorer cette piste.

À retenir : seuls quelques cadres de toilettes ou sièges surélevés, sous réserve de respecter des conditions précises, peuvent être remboursés. Ils doivent figurer sur la LPPR et faire l’objet d’une prescription médicale. Pour les rehausseurs de toilettes classiques, aucune aide de la Sécurité sociale n’est prévue : l’achat reste à la charge de l’usager.

Quels critères pour bénéficier d’une prise en charge ?

La prise en charge d’un rehausseur de toilette par l’Assurance Maladie demeure marginale. La réglementation fait la distinction entre le rehausseur standard et le cadre de toilettes doté d’accoudoirs ou d’un dispositif de sécurité avancé. Seuls certains produits, considérés comme matériel médical et inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR), ouvrent droit à un remboursement sécurité sociale.

Pour prétendre à une aide, il faut réunir plusieurs critères :

  • Fournir une prescription médicale précisant le besoin du dispositif ;
  • Choisir un modèle référencé sur la LPPR dans la catégorie cadre pour toilettes, un rehausseur simple, même pour une personne âgée ou une personne en situation de handicap, n’est pas suffisant ;
  • Procéder à l’achat auprès d’un fournisseur agréé en matériel médical ;
  • Vérifier qu’aucune autre solution (barre d’appui, siège de transfert, fauteuil releveur) ne répond mieux à la situation à domicile.

Les dispositifs concernés sont notamment les cadres de toilette avec accoudoirs, conçus pour offrir plus qu’une simple élévation de l’assise. Le choix doit alors porter sur la sécurité, la robustesse et l’adaptation à la perte d’autonomie. Ici, l’âge ou la pathologie ne sont pas les seuls critères retenus : la sécurité sociale fonde sa décision sur la prescription et sur la conformité du matériel à la liste des produits et prestations.

Soignant ajustant un rehausseur de toilette dans la salle de bain

Bien choisir son rehausseur de WC selon ses besoins et les conditions de remboursement

Déterminer le rehausseur de toilette qui convient exige d’analyser les besoins de l’utilisateur et de vérifier les exigences de la sécurité sociale. Tous les modèles disponibles ne se valent pas, que ce soit en termes de confort ou de possibilité de remboursement. Rehausser la cuvette de quelques centimètres facilite l’accès, un bénéfice réel pour la personne âgée ou en situation de handicap. Mais pour prétendre à une prise en charge, il faut se tourner vers un cadre de toilettes avec accoudoirs, conforme à la liste des produits et prestations remboursables.

Voici les paramètres essentiels à considérer pour faire le bon choix :

  • Adapter la hauteur du rehausseur à la morphologie et à la mobilité de la personne.
  • Privilégier la présence d’accoudoirs ou d’un couvercle pour plus de sécurité et d’hygiène.
  • Vérifier l’ancrage du dispositif pour garantir sa stabilité.
  • Tenir compte de la compatibilité avec d’autres équipements (barre d’appui, fauteuil roulant, lit médicalisé en location).

Les grandes marques, telles qu’Invacare ou Ergo, proposent des modèles fiables, parfois référencés sur la LPPR.

Pour une éventuelle prise en charge par la sécurité sociale, il faut impérativement obtenir une prescription médicale et vérifier la présence d’un code LPP sur le produit. La durabilité et la facilité d’entretien pèsent aussi dans le choix. Sur le marché français, la location est fréquente pour certains équipements comme le lit médicalisé ou le fauteuil roulant, mais le rehausseur toilettes reste généralement un achat direct, dont le remboursement dépend du respect des critères réglementaires.

Quand la question de l’autonomie s’invite jusque dans la salle de bains, chaque détail compte. Le choix d’un rehausseur de toilette, loin d’être anodin, trace une frontière entre confort retrouvé et démarches administratives parfois infranchissables. Reste à chacun de mesurer ses besoins, d’interroger ses droits, et, si besoin, d’explorer d’autres aides pour continuer à vivre chez soi, debout, et digne.

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