L’Espagne impose une taxe de 24 % sur les pensions étrangères, sauf si une convention fiscale permet une exonération. Le Portugal a limité son régime d’exonération pour les retraités étrangers depuis 2021, mais maintient des avantages fiscaux dans certains cas précis.
Le coût de la vie en Thaïlande reste inférieur à celui de la France, bien que les visas longue durée exigent désormais un revenu mensuel minimum rehaussé. La Grèce propose un taux d’imposition forfaitaire attractif pour les nouveaux résidents fiscaux, sous réserve d’un déménagement effectif et de justificatifs solides.
Retraite à l’étranger : pourquoi de plus en plus de Français franchissent le pas
Quitter la France pour sa retraite n’a plus rien d’exotique : chaque année, le mouvement prend de l’ampleur. Près de 1,5 million de Français savourent déjà leur retraite hors des frontières. Portugal, Espagne, Grèce s’imposent comme des évidences, portées par une météo clémente, la proximité et des soins médicaux fiables. Mais la palette des choix s’élargit : Maroc, Tunisie, Thaïlande, Bali, Sénégal, République dominicaine, Costa Rica, Malaisie… autant de destinations qui séduisent les retraités en quête d’un quotidien plus serein et d’un cadre fiscal plus favorable.
Ce qui motive avant tout ? Rechercher une qualité de vie supérieure pour un même budget, profitant d’un coût de la vie souvent plus bas qu’en France. Certains pays, à l’image du Portugal et son statut RNH ou du Panama et son visa Pensionado, déroulent le tapis rouge fiscal. D’autres, comme le Maroc ou la Tunisie, misent sur la francophonie et la facilité d’accès.
Ce choix de vie implique de s’attaquer à plusieurs fronts : signaler son départ à la caisse de retraite, vérifier la couverture santé, organiser ses comptes, demander un visa ou un permis de séjour, anticiper la succession et la résidence fiscale. Pour certains expatriés, l’exonération de CSG, CRDS, CASA s’applique, mais l’ASPA et l’ASI s’arrêtent automatiquement hors de France, et la pension est fiscalisée sur place. Ce projet mérite d’être construit avec méthode et lucidité.
Quels critères privilégier pour choisir sa destination idéale
Pour dénicher la destination idéale pour la retraite, il s’agit de passer au crible plusieurs paramètres. Climat, coût de la vie, sécurité : voilà les trois piliers pour bâtir son projet. Un climat méditerranéen attire par sa douceur, mais d’autres privilégient la stabilité du pays ou la proximité avec la France.
Le système de santé doit retenir toute votre attention. Assurez-vous de la qualité des soins, de l’accessibilité des hôpitaux et de la présence de professionnels francophones. Portugal, Espagne, Costa Rica, Malaisie : autant de pays connus pour leur offre médicale solide et adaptée aux expatriés.
Le coût de la vie pèse lourd dans la balance. Logement, alimentation, loisirs : il s’agit de comparer poste par poste avec vos ressources. Maroc, Tunisie, Thaïlande ou Bali permettent de vivre décemment avec une retraite modeste, alors que la France ou le Portugal offrent un compromis entre confort et pouvoir d’achat.
Voici d’autres critères à examiner pour affiner votre choix :
- Fiscalité : Renseignez-vous sur les accords entre la France et le pays envisagé. Certains pays accordent des abattements ou exonèrent partiellement les pensions, d’autres fiscalisent localement sans aménagement.
- Intégration culturelle : La langue, la facilité de tisser des liens et la présence de communautés francophones sont des atouts pour une adaptation réussie.
- Immobilier : Selon les destinations, disponibilité, prix au mètre carré et règles d’acquisition ou de location varient fortement.
- Visa et démarches administratives : Certains pays simplifient la vie des retraités avec des dispositifs dédiés, tandis que d’autres imposent des formalités plus lourdes.
Sans oublier vos aspirations personnelles. Grande ville animée, village côtier, campagne tranquille : chaque profil trouve son compte tant l’offre est vaste pour les futurs expatriés.
Zoom sur des pays attractifs selon votre budget et vos envies
Portugal, Espagne, Grèce : ce trio séduit les retraités français qui veulent conjuguer climat doux et services efficaces. Au Portugal, le statut RNH attire grâce à une fiscalité souple, la proximité, une convivialité assumée et des infrastructures médicales de qualité. L’Algarve, Lisbonne, Porto : autant de villes où les expatriés apprécient un niveau de vie élevé sans explosion du budget.
L’Espagne propose un coût de la vie plus bas qu’en France et multiplie les destinations attractives : Valence, Malaga, Séville ou Alicante, toutes baignées de soleil et animées toute l’année.
Au sud, le Maroc et la Tunisie combinent un coût de la vie faible, l’usage courant du français et une fiscalité allégée (jusqu’à 80 % d’abattement sur les pensions au Maroc). Marrakech, Essaouira, Tunis : autant de villes où la communauté francophone se retrouve et où l’immobilier reste abordable.
Pour ceux qui rêvent de dépaysement, la Thaïlande, Bali ou le Costa Rica ouvrent la porte à la douceur tropicale et à un budget quotidien contenu. Chiang Mai, Bali ou San José offrent un environnement naturel remarquable, une scène culturelle vivante et, en Thaïlande, un visa retraite accessible dès 50 ans. Panama et Costa Rica, via leur programme Pensionado, simplifient l’installation avec des avantages concrets sur le logement et les services.
La France, elle, conserve des atouts : stabilité, diversité des paysages et des régions, richesse culturelle. Provence, Côte d’Azur, Bordeaux, littoral atlantique : chaque territoire propose un style de vie distinct, capable de satisfaire toutes les attentes.
Conseils pratiques pour préparer sereinement votre nouvelle vie sous le soleil
Avant de tourner la page, chaque démarche compte. Prévenez la caisse de retraite pour assurer la continuité de vos versements à l’étranger. Prenez le temps d’anticiper les éventuels délais, communiquez votre nouvelle adresse et renseignez-vous sur les certificats de vie parfois exigés par les organismes de retraite.
La couverture santé ne doit pas être négligée. En dehors de l’Union européenne, la sécurité sociale française ne rembourse plus les soins courants. Renseignez-vous sur les accords existants, comparez les offres d’assurance santé internationale, examinez les garanties proposées, notamment pour l’hospitalisation et les soins coûteux. Chaque pays a ses spécificités et ses tarifs : mieux vaut tout évaluer en amont.
Côté fiscalité, la convention entre la France et votre pays d’installation fait toute la différence. Plusieurs destinations disposent d’accords évitant la double imposition. Certains pays exonèrent de CSG, CRDS et CASA les pensions françaises, d’autres imposent localement. Pour l’ASPA et l’ASI, retenez que ces aides cessent dès lors que vous quittez le territoire français.
Votre organisation financière doit être solide. Diversifiez vos actifs entre placements liquides et produits adaptés à l’expatriation : assurance-vie internationale, contrat de capitalisation, compte-titres. Pensez aux frais bancaires sur les virements internationaux et privilégiez les banques présentes dans les deux pays.
Enfin, anticipez les aspects logistiques : démarches pour le visa ou permis de séjour, ouverture d’un compte bancaire local, organisation de la succession et choix du domicile fiscal. Ces étapes sont le socle d’une retraite à l’étranger apaisée, conforme à vos envies et à la législation locale.
Changer d’horizon à la retraite, c’est bien plus qu’un déménagement : c’est ouvrir le champ des possibles, dessiner un nouveau quotidien et, souvent, redécouvrir le plaisir d’avoir du temps devant soi.


